Encore un de ces jours

8 mai 2008

On avait bien remarqué à leurs vitrines que les boutiques préparaient une de ces « fêtes » qui ponctuent l’année en Corée. Effectivement, la semaine était chargée : le 5 mai « jour des enfants », et le 8 « jour des parents ».

Comme il se doit, le jour des enfants est férié. Difficile, en effet, de convaincre des jeunes gens que la journée leur est réservée si on les expédie, tôt matin, à l’école. Pareillement, même si certains préféreraient égoïstement rester seuls à la maison voire passer la journée au PC bang devant un jeu vidéo, ce jour perdrait tout son sens si les parents, rendus au travail, en étaient privés. C’est donc logiquement une pleine journée familiale et chômée. Et comme le mois de mai est souvent joli et ensoleillé en Corée, c’est une journée de sortie, de pique-nique et de sport.
À Séoul, les parcs, qui ne sont pas si nombreux, ont été pris d’assaut, tout comme les bords du fleuve, lesquels, annonce-t-on, doivent être fort floralement réhabilités bientôt. Les cerfs-volants ont volé, on a joué au foot, bien des kimpap ont été consommés. Des glaces aussi. Bref, une bien belle journée. D’autant que sans être un « Noël à la coréenne », beaucoup d’enfants, ce jour-là, reçoivent des cadeaux plus ou moins conséquents. Décidément, un bon jour.

Et le 8, voilà la « fête des parents » qui tombe. L’occasion pour la progéniture de rendre la pareille, trois jours plus tard, de remercier ses chers parents ? À vrai dire, pas tout à fait… La balance est grandement faussée par le fait, d’abord, que ce jour est normalement travaillé. Institué « fête des mères » en 1953 puis élargi en « fête des parents » en 1973, c’est surtout au XXIe siècle la fête des grands-parents. En effet, si les bambins rapportent consciencieusement à la maison un petit bouquet de fleurs dans un mignon panier d’osier, un dessin, ou une boîte de chocolat à leurs parents, le tout avec beaucoup d’amour, cela va sans dire, c’est à peu près tout ce que les parents « récoltent ».
Or, eux-mêmes ont des parents et la piété filiale ne diminuant heureusement pas avec les années qui passent, ils se doivent de les honorer itou, mais avec leur pouvoir d’achat d’actifs en plus.
Ainsi, on peut modestement inviter le troisième âge au restaurant, offrir une nouvelle télévision, un bijou ou un voyage, chacun selon ses moyens.
Ou du moins en était-il ainsi jusqu’à il y a encore pas si longtemps. Mais les seniors sont de plus en plus aguerris et pimpants, et la tendance, semble-t-il est en train de virer à des soins pour la peau, des cures thermales, voire des opérations de chirurgie esthétique !

Bruno Caïetti pour lacorée.fr

Photos korea.net.

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