La revoici. Elle a choisi pour sa cruelle dentelle un nouveau coin du jardin. Architecte autodidacte, elle y trace et tisse son attrape-nigaud de haut vol. Bientôt l’immense toile, menaçante, poisseuse, se tend au vent comme la voile lacérée d’un vaisseau spectre. Elle y trône, au centre, avec également un air faussement trépassé, une immobilité de fantôme. Mais qu’un insecte distrait, une flottante brindille, se prenne aux fils de sa structure et l’effrayant entomophage bondit hors de ses rêveries cruelles. Si l’infortuné prisonnier est jugé dévorable, de ses pattes en talons aiguilles, elle lui tricote un cocon sur mesure. Et, ascète achevée, se le réserve pour plus tard.
Photo Ange7, Séoul 2008.
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