Cocktail analeptique

Dans un mixer d’enfer,
À rotation rapide,
Versez quelques cuillères
De miel bien liquide.

Une poignée de noix
Qui n’ont plus de coquille,
Des pruneaux, deux ou trois,
D’aneth, une brindille.

Raisin, pêche, melon…
Ajoutez de beaux fruits !
Ou pour changer de ton :
Rose, ananas, lychee.

Deux oeufs également,
Crus et frais si possible,
Mais les blancs seulement :
Le jaune est trop lipide.

Si vous avez des doutes,
Pour un peu relever,
Ajoutez quelques gouttes
D’eau de fleur d’oranger.

Si le mélange épais
A une teinte étrange,
Pour mieux le délayer
Versez du jus d’orange.

À boire au matin tôt,
Avant la route longue,
Qui mène, sac au dos,
À l’autre bout du monde.

 

Illustration DR.

 

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Invitation en vermillon

.
nectar.jpg
.
J’ai ramassé pour toi
un panier de fruits rouges
les plus beaux du jardin
offerts dans leur costume
carminé de soleil
.
J’ai découpé pour toi
mille dés de fruits rouges
leur pulpe veloutée
a cédé au couteau
comme on se laisse aimer
.
J’ai préparé pour toi
un nectar de fruits rouges
je n’ai pas oublié
le miel ni le citron
il ne manque que toi
.
Photo Ange7, Séoul 2008.

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Par ailleurs, l’année dernière, à la même heure : Méli-versa et vice-mélo
Milleporte, pattefeuille, / Cerf de gare, chef volant, /
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Au panier !

fonddepanier.jpg

Version 1 :
La minette, charbon et argent, se roule en boule à l’intérieur du panier étroit. Elle a grandi et ce n’est plus un palais pour chaton. Elle occupe à présent tout l’espace, elle affleure de sa fourrure élastique, de son corps de contorsionniste, chacun des pans, bien à plat, sur toutes les longueurs. Elle est entière prise et serrée, circonscrite. Elle s’endort suavement, sereine, en sécurité. Elle évoque ces fruits que l’on fait pousser dans une bouteille et le panier d’osier semble avoir été tissé tout autour d’elle.

Version 2 :
La traction qui étire l’articulation du poignet provoque une chaleur diffuse dans l’avant bras. C’est qu’entre les doigts, l’anse du panier pèse. Voyez plutôt : de longs poireaux bicolores à tignasses ébouriffées dont le blanc, le long du col, se teinte lentement pour finir en plates bandes de jungle, un plein sachet d’oignons, à cape orange et transparente, lisse et crissante, un filet de pommes de terre, informes et encore terreuses, qui semblent cacher un malheur sous leur maquillage au charbon mais qui dévoileront sous la frottée une peau d’or piquée de grains de beauté, et des fruits encore, une gerbe solaire de bananes, des oranges stellaires et dans son coffre ajouré de polystyrène, la barquette des fraises, rouges comme un jour de joie.

Photo Ange7.

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Par ailleurs, l’année dernière, à la même heure : O Dulcinée calcinée
La Gauloise et l’Américaine / Je ne veux faire de la peine / A personne
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